Utilisez les mots à bon escient. Un adage dit que si vous ne pouvez pas dire quelque chose d’agréable, alors ne dites rien.
Il y a des moments où il est préférable de garder le silence. Or les gens ont du mal avec cela. Il est difficile pour la plupart d’entre eux de ne pas s’agiter. Nous aimons juste parler ; parler pour parler ; parler pour ne pas ressentir de gène ; parler parce que le silence est déroutant.
Qui plus est, notre époque est celle de la communication, de la parole. Celui qui se tait inquiète son entourage ou son conjoint : pourquoi ne dis-tu rien ? Tu n’es pas content ? Tu n’es pas d’accord ? Ça ne va pas ? Marquer une pause silencieuse, c’est rompre le rythme de l’échange. Cela dérange l’autre qui, bien souvent, ne peut pas se contenter d’une présence attentive et chaleureuse.
La parole est aujourd’hui reine. Elle nous fait exister, crée le lien. Le silence est plutôt considéré comme un espace à remplir, de façon souvent boulimique, car il risque autrement de révéler ce que nous croyons être notre part d’ombre. Pour beaucoup, il devient insupportable de se retrouver seul avec les autres, ou avec soi. Le bruit sert alors de paravent, de barrage, de carapace.
Et dans ce domaine du parler, beaucoup aiment les discours négatifs sur les autres parce que discourir négativement les fait se sentir mieux eux-mêmes. Pourtant le meilleur bavardage est au fond : aucun commérages.
Il est souvent banal de dire que le silence est l’un des meilleurs remèdes au stress. Mais c’est pourtant une hygiène de vie que l’on devrait tous s’imposer : rester silencieux quelques instants et se persuader que s’arrêter de parler ne signifie pas pour autant ne plus exister.
Ainsi, s’occuper de ses propres affaires est une compétence sous-évaluée. Il y a cependant une exception à cette règle : lorsque vous voyez quelqu’un faire quelque chose et que vous avez le sentiment qu’il pourrait se blesser ou bien qu’il se met en danger, alors il faut parler et intervenir. Si vous ne le faites pas, vous le regretterez. Dans ce cas, même si votre opinion peut offenser l’intéressé, ce n’est rien comparé au ressentiment que vous aurez si vous restez tranquille et que quelque chose lui arrive.